Photo : vue des structures vitrées mobiles permettant de contrôler l’apport d’eau au sol, sur une surface de plein champ découpée en petites parcelles porteuses chacune d’une variété de la plante étudiée.
La question se pose avec acuité pour le secteur agricole, dont une partie de la production est mise en péril par le manque d’eau. Les réponses ne sont ni simples ni consensuelles, comme l’ont illustré récemment les manifestations contre les méga-bassines dans les Deux-Sèvres.
Une partie de la solution réside dans le développement de variétés de plantes résistantes au manque d’eau. Cette recherche constitue la raison d’être de la plate-forme Phénofield, située à Ouzouer-le-Marché (41), qui teste en conditions réelles la réponse des plantes au stress hydrique, et que nous avons visitée le 28 octobre 2022.
Sur une surface d’un demi-hectare, des grandes structures vitrées se déplacent sur des rails et contrôlent exactement la quantité d’eau apportée à de multiples variétés, testées en parallèle. Des capteurs mobiles, mesurant la croissance des plantes, le nombre de feuilles, ou encore leur teneur en eau ou azote, permettent de suivre à intervalles réguliers la réponse des différentes variétés au manque d’eau.
Différents scénarios climatiques sont testés (par exemple une sécheresse intense et brève, ou modérée et durable, à différentes périodes d’un cycle climatique annuel) ; leurs effets sur la croissance et le rendement sont évalués.
Cette recherche appliquée, portée par Arvalis - Institut du végétal, un institut technique de la profession agricole, est un des outils permettant de sélectionner les variétés les mieux adaptées à l’évolution actuelle du climat et au manque d’eau associé. Sans tomber dans une croyance béate dans le progrès scientifique, une partie des solutions réside en effet dans la capacité de la communauté scientifique à apporter des solutions techniques aux problèmes du manque d’eau.
Néanmoins, ces avancées techniques ne nous dispensent pas de faire des choix plus profonds sur l’évolution de notre modèle agricole. À ce titre, les expérimentations scientifiques sur le modèle de Phénofield sont les seules à même de fournir des données objectives et quantitatives sur les différents systèmes de culture (résistance à la sécheresse, bodiversité, rendements, engrais, pesticides, émissions de gaz à effet de serre, stockage de carbone). Ces données sont absolument indispensables pour éclairer les choix et dessiner des trajectoires d’évolution possibles.
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