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Pour un scénario énergétique volontariste : il faut déployer les énergies renouvelables !




Le gouvernement, et les services publics (écoles, université), se préparent à des coupures intermittentes possibles de courant pendant la période hivernale. Cette situation exceptionnelle trouve une partie de son origine dans le conflit russo-ukrainien, mais aussi dans les difficultés actuelles du parc nucléaire français. Nous avons été interpellés, en tant qu’élus écologistes, pendant la session de décembre 2022 du Conseil départemental du Loiret, ainsi que pendant le Conseil municipal d’Orléans, et rendus responsables de cette situation de la filière nucléaire, en raison probablement de notre position « anti »-nucléaire.

Outre que cette responsabilité ne pourrait être examinée que si les écologistes avaient exercé le pouvoir au niveau national, ce qui n’a encore jamais été le cas, cette attaque des écologistes, toute politique, est infondée. Nous analysons donc ci-dessous en quoi les écologistes n’ont rien à voir avec la situation actuelle, et quels sont leurs propositions et arguments en faveur d’une sortie progressive du nucléaire.


1. Les difficultés de la filière nucléaire actuelle :

La production électrique nucléaire en 2022 se situe autour de 300TWh/an (TeraWattheures par an), loin des 410TWh/an produits pendant la période 2010-2014. Plusieurs mécanismes sont à l’origine de cette diminution de la production du parc nucléaire. Tout d’abord, à partir de l’expérience acquise lors de la catastrophe nucléaire de Fukushima, a été mis en œuvre le programme du grand carénage (2014-2025).


Ce programme consiste à la fois à augmenter les dispositifs de sûreté ainsi qu’à prolonger au-delà de 40 ans la durée d’exploitation des centrales. Il a conduit à de nombreux arrêt de tranches pour réaliser des travaux de maintenance ou d’amélioration, eux-mêmes perturbés par la pandémie Covid.

D’autre part, la découverte de fissures dans certains circuits hydrauliques de secours, liées à de la corrosion, d’abord à la centrale de Civaux puis dans plusieurs autres réacteurs, a conduit à de nombreux arrêts pour inspection.

Quant à la centrale de Fessenheim et ses deux réacteurs ont été fermés en 2020, en application d’une décision prise par François Hollande durant sa campagne présidentielle de 2012. La production cumulée de ses deux réacteurs s’élevait à environ 10TWh/an, alors que la diminution de la production d’énergie nucléaire depuis 2014 est de 110TWh/an; la fermeture de la centrale ne joue donc qu’un rôle mineur dans la chute de la production nucléaire depuis 10 ans.


2. Le futur de la filière nucléaire française n’est pas non plus très réjouissant.

La construction de la centrale de Flamanville (EPR) s’est révélée être un fiasco économique et industriel. Le chantier, débuté en 2007, et initialement prévu pour livraison en 2012, n’est toujours pas terminé, tandis que son coût, originellement estimé à 3,3 milliards d’euros, dépassera 12,7 milliards d’euros.


De plus, les coûts de l’électricité issue de cet EPR sont estimés par la Cour des Comptes autour de 110 à 120 euros/MWh, c’est-à-dire largement supérieur au coût actuel des énergies renouvelables (environ 50 euros/MWh pour le photovoltaïque au sol et environ 50-70 euros/MWh pour l’éolien terrestre).

À la lumière de ces éléments, l’évolution d’une électricité principalement nucléaire en France vers une électricité majoritairement issue des renouvelables apparaît comme une évolution souhaitable, non seulement d’un point de vue écologique, mais aussi économique.

Cette transition est présentée en grand détail dans les scénarios tels que celui de l’association Négawatt, qui fait référence en la matière. Il n’est évidemment pas question de fermer brutalement toutes les centrales nucléaires. Dans ce scénario, une partie des réacteurs prolongent leur activité jusqu’à 50 ans, tandis que d’autres ferment après 40 ans, pour un arrêt définitif du parc de réacteur en 2045. En parallèle s’opère un développement massif des énergies renouvelables sur le territoire (multiplication par un facteur 3), porté par l’éolien, le photovoltaïque mais aussi le biogaz (issu de méthanisation) et l’utilisation de bois comme combustible.


Ce scénario énergétique volontariste, que nous soutenons, implique un vaste déploiement des énergies renouvelables, notamment éolienne.

Or de fortes oppositions se sont fait jour contre l’installation d’éoliennes, relayées par les mêmes partis politiques que ceux qui accusent les écologistes de vouloir la ruine du système énergétique français. Pour faire face à ces résistances, un des enjeux de la future loi sur les énergies renouvelables est de proposer un meilleur partage de la valeur ajoutée au profit des riverains et des collectivités qui supportent les nuisances des installations énergétiques.

Plus généralement, la question de la répartition entre les territoires de ces installations est encore à régler, et nécessitera de multiples concertations entre toutes les parties prenantes.

Mais nous gageons que ces difficultés apparentes constituent en réalité une opportunité pour que l’ensemble des citoyens se saisissent de la question et réinvestissent le champ du débat public.



En conclusion, il ne s’agit pas aujourd’hui de juger des erreurs ou fautes du passé, que l’on ne peut pas attribuer aux écologistes, pas plus que de l’avenir de tel ou tel parti, ou tel ou tel élu, mais de l’avenir de nos enfants, petits-enfants et soyons en conscients, de notre planète, donc de notre espèce humaine. Prenons donc ensemble de la hauteur et une longue vue, c’est notre responsabilité collective de citoyens, d’élues et d’élus.

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