
Le Département, suite à sa candidature, a été retenu par l’État pour expérimenter dans le Montargois « France Travail ». Ce projet vise à rapprocher de l’emploi les bénéficiaires du RSA notamment par le biais d’un accompagnement renforcé et personnalisé, impliquant tous les acteurs de l’insertion et du travail (Pôle Emploi, le Conseil départemental, les acteurs associatifs, les Missions locales etc…). Cet accompagnement comporte une obligation de 15 à 20h d’activités d’insertion hebdomadaires. Dans le bassin d’emploi de Montargis habitent près de 2700 bénéficiaires du RSA, dont 1150 qui ne font l’objet d’aucun accompagnement social ou professionnel. C’est sur ces derniers, les plus éloignés de l’emploi, que se concentre l’effort de l’expérimentation France Travail.
On peut mesurer l’ampleur de la tâche à réaliser en comparant ces chiffres à la politique actuellement mise en œuvre. Sur l’ensemble du Département, le Conseil départemental accompagne, via des subventions aux acteurs de l’insertion par l’activité économique, environ 250 bénéficiaires du RSA. Même si le Département n’est pas seul, c’est un acteur majeur de France Travail ; la prise en charge des bénéficiaires du RSA (BRSA) éloignés de l’emploi, non seulement près de Montargis mais sur l’ensemble du territoire, nécessitera une démultiplication des moyens aujourd’hui déployés par le Conseil départemental.
Comment fera-t-il ?
Par ailleurs la situation du Département, en termes d’accompagnement des bénéficiaires du RSA, est inquiétante. Seul 65% d’entre eux bénéficient d’une orientation, préalable indispensable à l’accompagnement et au suivi, tandis que les chiffres nationaux font état d’un taux d’orientation de 86%. Pire que cela, ce taux d’orientation a diminué dans le Loiret au cours des dernières années, passant de 74 à 65%, alors qu’il s’améliorait au niveau national (statistiques de la DREES). L’accompagnement actuel des BRSA est donc insuffisant dans le Loiret par rapport aux départements limitrophes ou à la situation nationale.
S’ajoutant à ce sombre état des lieux, les nouvelles des acteurs de l’insertion par l’activité économique dans la Métropole ne peuvent qu’inquiéter.
Pour exemple, l’association Orléans Insertion Emploi, un des acteurs importants du secteur, fait face à des difficultés financières liées à une baisse de son activité et à une diminution de ses subventions.
Pour réussir son pari de réinsertion d’une grande partie des bénéficiaires du RSA, le Département doit absolument consacrer des moyens à la hauteur de ses ambitions et de la situation dégradée sur notre territoire.
Cette politique passe aussi par un soutien accru aux entreprises de l’insertion par l’activité économique, qui jouent un rôle essentiel dans le retour vers une activité.
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