Près d’un quart des personnes sans domicile fixe, sont des anciens enfants de la protection de l’enfance. Seuls 13% des enfants pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) préparent un bac général contre 51% de l’ensemble des élèves, et 40% un CAP pour seulement 11% en population générale. L’accès aux droits, à la santé, à la formation, à l’insertion et même au logement sont médiocres dans bien des cas.
Les dernières disposition législatives et réglementaires visent à les soutenir et les accompagner jusqu’à 21 ans, alors même que les autres jeunes ne quittent la famille qu’à 23,5 ans en moyenne…
De fait, les jeunes gens de l’ASE cumulent les difficultés et les inégalités et sont désavantagés à la majorité lorsqu’ils n’ont pas d’appui familial ou d’environnement favorable.
Face à cette situation, et pour répondre à ses nouvelles obligations légales vis-à-vis des jeunes majeurs sortants de l’ASE, Le Département du Loiret s’est engagé récemment dans un nouveau dispositif d’accompagnement, qui couvre la période d’âge 18-21 ans.
Mais Il faut aller plus loin !
Le tout prochain rapport du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ) et le Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE) propose une responsabilité conjointe de l’État et des Départements pour ces jeunes :
Une allocation, versée par l’État, d’un montant autour de 500 euros au moins comme pour les contrats jeunes majeurs qui n’existent plus dans tous les départements (notamment le Loiret).
Un accompagnement obligatoire des départements, jusqu’à une insertion réussie et non plus seulement jusqu’à 21 ans comme le veulent les derniers textes.
Les coûts sont importants mais si négligeables au regard des coût humains ! Sans parler des coûts sociaux et médico-sociaux pour tous ceux laissés sur le bord de la route, et en particulier les mineurs non accompagnés (MNA)...
C’est un investissement dans la prévention structurelle, collective et individuelle de tous ces jeunes qu’il faut absolument réaliser. Et il faudrait aussi investir dans la prévention précoce pour éviter les entrées en protection de l’enfance, nous ne le répèterons jamais assez.
Aussi, pourquoi ne pas expérimenter une telle action conjointe avec l’État ?
Un pécule mensuel et un contrat réciproque d’aide et d’accompagnement global, trois à cinq ans d’expérimentation, une évaluation rigoureuse et un déploiement des programmes qui auront fait leur preuve !
Voilà une vraie innovation et un réel engagement pour nos enfants. Car tous les enfants sont nos enfants. Ne l’oublions jamais.
Allez, osons !
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